Trente ans déja, le 4 janvier 1994, le Gouvernement a adopté, lors d’un comité interministériel de l'aménagement et du développement du territoire (CIADT), un plan global à dix ans d’aménagement de la Loire visant à concilier la sécurité des personnes, la protection de l’environnement et le développement économique.r l’époque ! En effet, avec ce plan, est pris un virage inédit dans la gestion des fleuves. Il rompait avec la stratégie d’aménagement et de maîtrise de l’EPALA (aujourd’hui l’Etablissement Public Loire) au profit d’une politique nouvelle : l’objet du PLGN est de " vivre non pas contre la Loire, ou en l’ignorant, mais avec elle ". 

Pour bien comprendre ce virage, il faut revenir dans le contexte de cette période : il existait un sévère conflit entre les associations regroupées au sein du Comité Loire Vivante et l’E.P.A.L.A. (établissement public d’aménagement de la Loire et de ses affluents). Tout débuta en 1986 avec le projet de l’EPALA consistant à réaliser un barrage à Serre-de-la-Fare dont les conséquences étaient de noyer plus de 11 km des gorges de la Loire en amont du Puy-en-Velay. S’y sont ajoutés d’autres projets de barrages pour stocker l’eau qui, selon son président, était perdue en s’écoulant dans la mer ! De tout temps, l’Homme a voulu maîtriser la Nature, disait-il. “SOS Loire Vivante “ a été créé en 1986 pour défendre le site de Serre-de-la-Fare et d’autres associations, dans tout le bassin de la Loire, se sont créés pour s’opposer aux aménagements envisagés en voulant conserver une Loire sauvage. Ainsi est né le Comité Loire Vivante, en 1989 qui produit des solutions alternatives aux barrages, proposant ainsi une nouvelle approche de la gestion des cours d’eau, notamment dans le domaine de la prévention des inondations.

C’est finalement cette vision qui s’impose peu à peu…avec l’abandon des projets de barrage et l’avènement du PLGN en 1994. Prévu pour 10 ans, le PLGN s’est pérennisé, nous en sommes, à ce jour, au PLGN5. Bien qu’il puisse paraître difficilement compréhensible aux yeux d’un public non averti, cet outil reste un outil indispensable à la bonne gestion de notre fleuve sauvage. Nous lui souhaitons encore une longue existence.