Le lit mineur de la Loire est un espace naturel !.....

Début novembre 2020, nous avons constaté, avec surprise, qu’il avait été procédé à un revêtement du chemin en pied de levée de la rive droite de la Loire, entre La Boire du Rateau et Saint Mathurin-sur-Loire. Ce chemin étant situé dans le domaine public fluvial, nous avons immédiatement adressé une lettre à la Direction Départementale des Territoires (D.D.T.) qui, malgré la courtoisie de notre correspondance, n’a pas daigné y répondre. Peut-être faudra-t-il dorénavant faire usage de la procédure recommandée avec accusé de réception ! Silence d’autant plus troublant que les travaux ont été poursuivis, plus en aval.

Il convient de rappeler que ce chemin en pied de levée avait été réalisé, initialement, pour renforcer la levée et être utilisé pour faciliter l’entretien du perré. Dès 2003, nous avions eu vent, lors d’une réunion dans les locaux de la Mission Val de Loire, qu’il était question d’artificialiser ce chemin et de l’utiliser  pour l’itinéraire Loire à vélo. Cette idée avait valu une vive réaction de l’association (lettre N° 33) ce qui avait incité le Directeur des Routes et des Transports (D.R.T.) du Conseil Général à écouter le motif de nos griefs et à décider de lancer un complément d’étude confié à un paysagiste de grande renommée. Simultanément, pour suivre ces travaux, un Comité technique de suivi avait été constitué, sous la présidence de la D.R.T. avec la participation de représentants du projet interrégional Loire à Vélo, de la Direction Départementale de l’Equipement, du Parc Naturel Loire Anjou-Touraine, du Conservatoire des rives de la Loire, de l’Inspecteur des sites de la DIREN (DREAL), de l’Architecte des Bâtiments de France, du Comité Départemental du Tourisme, du Service Maritime et de Navigation, de la Sauvegarde de la Loire angevine. De là était née l’idée de l’itinéraire "Loire à vélo nature" empruntant le chemin en pied de levée qui devait conserver son aspect naturel.

Cheminement de Loire à vélo aménagé par le C. G. entre Montsoreau et Turquant (2005)......................................... Le triste aménagement actuel dans le lit mineur de la Loire (2020)

Au terme de cette réflexion en commun, il est apparu que cette évolution innovante du concept Loire à vélo nécessiterait, à partir des grandes orientations retenues, une mise en œuvre attentive. Pour que la démarche entreprise soit un succès, il avait donc été convenu que la concertation serait poursuivie pour traiter, au cas par cas, tous les points sensibles, délicats ou difficiles au fur et à mesure où ils se présenteraient. L’ambition n’était pas de bien faire mais de faire avec le souci de l’excellence. (Lettre N°37).

Faute d’informations de la part de la D.D.T., l’Association s’est adressée au gestionnaire NATURA 2000 du PNR-Loire Anjou Touraine qui nous a communiqué la lettre adressée, fin 2018, au Conseil Départemental en réponse à une demande d’avis concernant la poursuite de l’aménagement de l’itinéraire Loire à vélo sur le chemin de pied de levée. Cette réponse, de grande qualité, rappelle, en préalable, les études qui avaient été réalisées de 2002 à 2005 et analyse les incidences que peut avoir une surfréquentation touristique dans le lit mineur en regard de la faune, de la flore et des paysages.

Il y est, en particulier, indiqué :

"Les solutions techniques que vous décrivez pour l’aménagement de la bande cyclable (grave non traitée) sont conformes aux échanges antérieurs entre nos structures, lors de l’aménagement des tronçons existants. Le Parc confirme son avis favorable sur ces techniques et matériaux avec le maintien d’une bande enherbée entre les deux bandes roulantes".

Une bande enherbée entre les deux bandes roulantes est exactement la solution retenue lors des travaux du Comité technique ci-dessus évoqué. Il existe donc, au sein des structures qui ont participé à ces travaux, quelques-unes qui ont gardé la mémoire et d’autres, non des moindres, pas du tout. Adressée au Conseil Départemental avec copie à la D.D.T. nul n’en pouvait ignorer la teneur et les préconisations ce qui n’a pas empêché, les uns et les autres, de faire comme ils l’entendaient sans se soucier des réflexions antérieures.

Il reste quelques centaines de mètres, au droit de La Bohalle, qui permettent de constater qu'il était aisé d'appliquer la préconisation formulée par le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine. Il était alors possible, avec ces deux bandes roulantes, d'offrir la possibilité de découvrir à vélo quelques beaux paysages enrichis d'une végétation naturelle. N'était-ce pas le bon choix à faire ?

C'est la multiplicité des regards qui crée la richesse des solutions possibles avant que ne soit adoptée la solution optimale. En son temps, la Direction des Routes et des Transports du Conseil Général l’avait bien compris, dommage qu’il n’en soit plus ainsi.

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