Eau douce apportée par la Loire en été


Dans le cadre de sa mission d'acquisition et de partage des connaissances scientifiques sur le fonctionnement environnemental de la Loire, de la Maine à la mer, le GIP Loire Estuaire réalise des suivis à long terme nécessaires à l’élaboration d’une stratégie d’intervention destinée à améliorer le fonctionnement physique du fleuve.
Il a, en particulier, piloté la magistrale étude concernant le rééquilibrage  du lit de la Loire en aval du bec de Maine que  nous avons souvent eu l’occasion d’évoquer dans nos précédentes lettres. Pour la première fois, la réflexion portait enfin sur le long terme.

Lors des rencontres de décembre 2015, le GIP L-E a présenté une communication portant, entre autres, sur la quantité d’eau douce apportée par la Loire chaque année et, plus particulièrement en période de basses eaux (mai-octobre). Il se dit, de plus en plus, qu’il y a moins d’eau en Loire l’été. Qu’en est-il exactement ?

 Les éléments de réponse sont tout à fait intéressants et nous amènent à prendre de la hauteur .
De 1900 à 2014, malgré des quantités variables, parfois importantes chaque année, la moyenne est une constante qui s’établit à environ 7,5 milliards de m3. (Figure 1)

 

En examinant plus en détail ces débits, l’analyse a porté sur des périodes plus restreintes et les constats sont troublants.

- Entre 1940 et 1990, la quantité moyenne linéaire a progressé de10 à 19 milliards de m3.

- Entre 1964 et 2014, la quantité moyenne linéaire a diminué de 8,5 à 7 milliards de m3.

- L’examen détaillé d’une courte période, telle que celle de 2004 à 2014, met en évidence une croissance de 10 à 18 milliards de m3. 

De ces analyses, chacun pourrait conclure, dans un sens ou dans l’autre, qu’il a raison. Heureusement, l’outil statistique de la moyenne glissante permet de supprimer les variations de débit annuel de façon à mettre en évidence les tendances à plus long terme. De cette analyse résulte le diagramme (figure 2).

 

Ce graphique met tout particulièrement en lumière le fait qu’en analysant les débits pendant plus de 100 ans , avec une moyenne glissante représentative des fluctuations annuelles, il y a des évolutions cycliques.

Ainsi, ces éléments nous permettent de mettre en relief les difficultés d’apporter des conclusions trop hâtives sur le fonctionnement du fleuve. Les indicateurs et les temporalités choisies sont d’une grande importance et nous montrent toute l’utilité d’une structure comme le GIP Loire Estuaire pour comprendre le fleuve Loire.

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